Tout est pretexte en ce moment pour parler de Matisse puisque je dois faire une conférence très bientôt sur ce peintre. Comme je fais quelques lectures sur son oeuvre, je vais donc vous en faire partager une que je vais vous livrer dans ce billet, une pensée plutôt, pas la mienne mais celle de Pierre Reverdy, poète qui consacra quelques pages sur son ami, sous le titre:" Matisse dans la lumière et le bonheur", Verve, volix, nos 35 et36.Voici ci-dessous, quelques extraits.
"Sans doute la volonté d'être heureux ne crée pas, à elle seule le bonheur, mais elle est une sorte d'assise, de sauvegarde qui permet, dans une certaine mesure, aux circonstances du bonheur de se présenter, de se former; elle permet enfin et surtout de les accueillir, de profiter de leur présence au lieu de leur tourner le dos quand elles passent et de les laisser s'évaporer...Moi qui n'entends proprement rien à la peinture, envisagée du point de vue critique, ce qui se dégage de l'oeuvre de Matisse, sans conteste, du premier coup d'oeil..
c'est l'impression d'une immensurable puissance de bonheur.
Pour le moment, en fermant les yeux je me représente son oeuvre comme un fabuleux arc-en-ciel enjambant, de très haut, ce côté-cide la terre et qui provoque en moi cette effusion de joie que la vue de l'arc- en- ciel vrai après l'orage faisait naître en mon coeur d'enfant parce que l'on m'avait dit que de l'apercevoir portait bonheur....
De lui, on pourra dire qu'il est non seulement le plus grand coloriste de son temps mais encore le plus grand optimiste de la peinture française de tous les temps.
Il broie du rose et du bleu comme d'autres des tons amers, ses toiles nous mettent du ciel dans les yeux comme certains coquillages de gros calibres dans l'oreille le sourd et lointain bruissement des vagues de la mer.....
Mais ce qui frappe plus particulièrement chez Matisse c'est que la lumière, cette clarté si vive dont je parle, est toujours aussi sereine qu'éclatante et elle contribue à donner à son oeuvre la tonalité générale de placidité qui fait nâitre une si reposante impression de bonheur et de calme dans l'esprit du spectateur.
Placidité et plasticité sont les deux termes qui s'appliquent donc le mieux à son génie".
Picasso disait: " Un tableau ne vit que par celui qui le regarde" et ce sera le mot de la fin de ce petit billet pas si petit finalement, pour vous souhaiter une année de beauté et d'Art, une bonne santé donc quelque part.
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