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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 13:22

matisse.rifain-assis.jpgAu mois de Juillet 1951, Barnes au volant de sa Packard décapotable, brûle un stop et meurt sur le coup à 79 ans Ce banal fait divers est largement commenté dans la presse américaine. Barnes milliardaire de Philadelphie possédait à la fois une immense collection de peinture et une personnalité hors du commun . Sur son passeport, à la rubrique profession, était écrit : " Educateur"

L'homme Barnes aurait voulu être reconnu mais la vieille bourgoisie philadelphienne lui ferma ses portes. Il s'inscrivit dans les clubs les plus chics de la ville mais cela ne changea rien. En 1923, lorsqu'il présenta une partie de sa collection à l'académie des Beaux-Arts de la ville, la presse américaine et le public s'acharnèrent contre les horreurs exposées: Picasso, Matisse, Soutine ,Modigliani etc...L'argent à Philadelphie ne suffit pas: l'intelligence et la sensibilité non plus. L'argent, Barnes l'obtient au tout début du siècle en inventant un antiseptique:l'Argirol. Il a suivi les cours de la Central High School de Philadelphie, une école secondaire laïque réservée aux pauvres, puis grâce à une bourse, des études de médecine à l'université d'Etat de Pennsylvanie. Jeune médecin, il s'est essayé à la psychiatrie avant de partir en Allemagne een 1896 étudier la chimie, une discipline, pense-t-il, où l'on peut réussir: il y fera donc fortune.En 1908, à 36 ans le docteur Barnes seul maître à bord est donc très riche;  l'histoire de la  collection peut alors commencer.

Durant son ascension sociale, Barnes semble peu préoccupé par l'idée de collectionner. Conseillé par sa femme, il achète quelques tableaux pour décorer sa maison ou pour ses ateliers. Au début du siècle il pratique une sorte d'autogestion dans son entreprise, infuencé par le philosophe américain John Dewwey. Il entreprend d'éduquer ses employés; Il pense que seule la culture peut offrir à l'homme une véritable liberté et seuls les hommes cultivés peuvent selon lui bâtir une véritable démocratie;

C'est un ami d'enfance Glackens qui lui conseille d'acheter des tableaux à Paris plutôt que dans les galeries new-yorkaises à la mode. Il l'envoie à Paris pour mission réaliser les premières affaires, il fut déçu par ses premiers achats où figuraient pourtant Renoir, Picasso et Degas pourtant en 1912 la côte des Renoir, Cézanne, picasso et Matisse atteint déjà des sommets grâce aux collectionneurs comme le couple Stein, le russe Chtchoukine et d'autres. Offrir 1400 dollars au marchand parisien Durand-Ruel pour un minuscule Renoir, la jeune fille lisant ne satisfait  ni l'ambition ni le sens des affaires de Barnes.

L'été 1912 l'industriel piqué au vif s'embarque pour la France, la suite au prochain billet, c'est l'histoire d'une passion pour la peinture qui naît alors! 

Le tableau qui illustre ce billet est" le rifain" de Matisse, de la collection Barnes    

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